Description

Bon état général voir photo Alfred LOMBARD, un peintre né en Provence à la fin du XIXème siècle dont le parcours artistique le conduit du fauvisme à la décoration monumentale, de la décoration monumentale à d'audacieuses expérimentations plastiques. Alfred LOMBARD est né à Marseille en 1884. Issu d’une famille aisée, il entreprend des études d’histoire et de lettres à la faculté d’Aix-en-Provence. Si cette voie contente les instances paternelles et répond en partie à une forme de curiosité intellectuelle du jeune-homme qui s’intéresse à de nombreux domaines en dehors de la peinture, elle ne satisfait pas l’artiste en devenir. Depuis plusieurs années déjà, Alfred Lombard progresse presque à l’aveugle dans une voie qui l’appelle résolument. Sur ce chemin solitaire, l’aquarelliste Joseph Cabasson avait quelque peu guidé ses pas en lui enseignant les rudiments de la peinture à l’huile. En 1903, il s’efforce donc d’obtenir tant l’aval de sa famille que son nécessaire soutien financier avant de s’inscrire comme élève libre en première année à l’Ecole des beaux-arts de Marseille. Cependant, ce qu’il y trouve, loin de satisfaire son appétit d’apprendre, le frustre terriblement. Il quitte bientôt l’Ecole, critiquant avec beaucoup de virulence une forme d’enseignement qui, à ses yeux, paie un trop lourd tribut au rapport hiérarchique entre le maître et l’élève pour que de véritables artistes puissent s’épanouir à leur juste valeur. S’il respecte la tradition, il place encore plus haut la défense de la liberté et de l’indépendance dans l’expression artistique. Non sans un certain idéalisme, il embrasse donc une carrière marginale pour son milieu d’origine. Il choisit d’entrer de plain-pied dans le métier et s’engage comme assistant dans l’atelier d’Alphonse Moutte, qui est à ce moment là occupé à la réalisation de la commande d’une grande décoration. Il complète cet apprentissage « sur le tas » par l’observation libre dans les musées Lombard nourrit donc, presque instinctivement alors qu’il est un tout jeune-homme, un fort sentiment de révolte à l’égard de l’académisme qui paralyse la vie artistique provinciale. De cet écoeurement va surgir une volonté de changer les choses, d’agir pour que la Provence rayonne enfin sur un plan artistique. L’étincelle est notamment provoquée par un événement d’envergure internationale qui a pour une fois lieu à Marseille. En 1906, l’exposition coloniale joue le rôle d’un formidable catalyseur, créant rencontres et émulation entre artistes de différents domaines. Lombard y fait notamment la rencontre du poète Emile Sicard, alors directeur de la revue Le feu, fondée l’année précédente et qui a pour objectif de promouvoir les manifestations artistiques et culturelles qui se déroulent sur le sol provençal. Il se découvre également des préoccupations communes avec les jeunes exposants de la section d’art provençal qui sont Louis Audibert, Charles Camoin, Auguste Chabaud,René Seyssaud et Louis-Mathieu Verdilhan, plus particulièrement autour de la recherche colorée et du traitement de la matière picturale. Lombard, enfin, ne chemine plus seul. Il peut se raccrocher au soutien d’autres provençaux qui, comme lui, refusent l’immobilisme et déplorent le manque de structures artistiques. C’est la « Renaissance provençale » qu’il évoquera dans les souvenirs de jeunesse rassemblés à la fin de sa vie. L’été, Lombard retrouve Audibert à Allauch pour des séances de travail en plein air. Il participe également avec Verdilhan aux réunions du Groupe du Poteau. Il fait encore la connaissance du poète Joachim Gasquet et de son épouse Marie qui le reçoivent dans leur domaine de Fontlaure à Eguilles, parmi les peintures de Paul Cézanne. A la fin de l’année 1906 se forme la Société du Salon de Provence, une structure est créée dans le but de proposer à Marseille des expositions internationales annuelles de peinture, sculpture et arts décoratifs. On souhaite en quelque sorte importer dans la cité phocéenne le Salon d’Automne qui lui manque. Parmi les artistes qui participent à ce Salon, d’illustres noms tels Carrière, Rodin, Henri Martin ou Cézanne entrainent dans leur sillage des peintres locaux admiratifs : Astruc, Audibert, Barret, Cabasson, Carrera, Casile, Cauvet, Chabaud, Giraud, Germain, Ravaisou, André Verdilhan… Les réactions sont diverses devant cette « révolution », allant de l’enthousiasme à l’incompréhension. Cependant, malgré ce dynamisme d’intention, l’exposition organisée en 1907 ne sera pas suivie d’autres manifestations dans ce cadre. Cette formule sera toutefois reprise et enrichie quelques années plus tard sous l’impulsion du même groupe de jeunes artistes. En 1912 et 1913, les « Salons de Mai » ont lieu dans leurs ateliers du quai de Rive Neuve. La présentation d’œuvres plastiques s’accompagne de concerts, de récitals, de causeries… Un catalogue reproduisant les œuvres présentées est édité à cette occasion, ainsi qu’un numéro spécial de la revue Le feu, illustré par Pierre Girieud et Alfred Lombard. Mais les collectionneurs ne suivent pas et quoi qu’il en soit, la guerre qui commence met un frein à la poursuite de ces entreprises, laissant pour longtemps encore la région en marge des manifestations artistiques d’envergure. Parallèlement à son engagement local, Lombard participe aux Salons parisiens dans lesquels il s’illustre, à partir de la première décennie du XXème siècle, comme l’un des plus talentueux représentants de la jeune génération d’artistes issus du courant fauve. Il présente son travail dans les plus prestigieuses galeries de la capitale et deux expositions personnelles lui sont consacrées : chez Rosenberg en 1914 et chez Druet en 1925. Pourtant, son exigence professionnelle va rapidement le conduire à s’éloigner des circuits commerciaux du monde de l’art, qu’il réprouve. C’est en marge de toute carrière officielle, ses ressources personnelles le mettant à l’abri du besoin financier, qu’il continue ses recherches, théoriques et pratiques, toujours proche de son ami Pierre Girieud. Dans la décennie 1920, Alfred Lombard s’intéresse davantage aux natures mortes et aux nus dans un style très différent de celui qui auparavant le caractérisait : un décor épuré, des couleurs plus douces, une liberté de plus en plus grande dans les procédés de recherche stylistique. Dans les années 1930, l’artiste délaisse son chevalet pour se consacrer à l’art décoratif. Sa collaboration avec l’architecte Pierre Patout, qu’il rencontre à cette époque, lui permet de s’exprimer sur différents chantiers d’envergure : la décoration de la chapelle du paquebot « Atlantique », en 1931, ou celle du « Normandie » en 1934. A travers cette démarche, qu’il théorise longuement, Lombard cherche à adapter au support mural la représentation picturale moderne. Ses recherches se poursuivent jusqu’à la fin de sa vie, intégrant de nouvelles préoccupations stylistiques autour de l’abstraction, dans un questionnement incessant entre l’œuvre et son créateur. L’artiste s’éteint à Toulon en 1973. C’est seulement après la mort de Lombard que la diversité de son travail a été révélée, que son implication dans la vie artistique provençale d’avant la Première Guerre a pu être rappelée, ainsi que l’étonnante évolution de sa production. Nous devons notamment cette découverte posthume à l’enthousiasme de sa fille, Claude Féral, qui parvint à obtenir du musée Cantini les faveurs d’un accrochage particulier à la fin des années 1980. Le musée de l’Annonciade avait déjà mis en lumière une partie de l’œuvre de l’artiste dans son exposition consacrée au « Fauvisme des Provençaux » au début de la même décennie et ce dernier a, depuis lors, persévéré dans la valorisation constante d’œuvres emblématiques de l’artiste qui ont intégré ses collections, telles que Le Bar N. Authenticité:Original Type:Dessin Matériau:Mine de plomb
Réf  :   #288019

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Original Drawing Alfred Lombard Three Grace Pencil Nude Woman Circa 1920

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Last update : 15/12/2024
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Bon état général voir photo Alfred LOMBARD, un peintre né en Provence à la fin du XIXème siècle dont le parcours artistique le conduit du fauvisme à la décoration monumentale, de la décoration monumentale à d'audacieuses expérimentations plastiques. Alfred LOMBARD est né à Marseille en 1884. Issu d’une famille aisée, il entreprend des études d’histoire et de lettres à la faculté d’Aix-en-Provence. Si cette voie contente les instances paternelles et répond en partie à une forme de curiosité intellectuelle du jeune-homme qui s’intéresse à de nombreux domaines en dehors de la peinture, elle ne satisfait pas l’artiste en devenir. Depuis plusieurs années déjà, Alfred Lombard progresse presque à l’aveugle dans une voie qui l’appelle résolument. Sur ce chemin solitaire, l’aquarelliste Joseph Cabasson avait quelque peu guidé ses pas en lui enseignant les rudiments de la peinture à l’huile. En 1903, il s’efforce donc d’obtenir tant l’aval de sa famille que son nécessaire soutien financier avant de s’inscrire comme élève libre en première année à l’Ecole des beaux-arts de Marseille. Cependant, ce qu’il y trouve, loin de satisfaire son appétit d’apprendre, le frustre terriblement. Il quitte bientôt l’Ecole, critiquant avec beaucoup de virulence une forme d’enseignement qui, à ses yeux, paie un trop lourd tribut au rapport hiérarchique entre le maître et l’élève pour que de véritables artistes puissent s’épanouir à leur juste valeur. S’il respecte la tradition, il place encore plus haut la défense de la liberté et de l’indépendance dans l’expression artistique. Non sans un certain idéalisme, il embrasse donc une carrière marginale pour son milieu d’origine. Il choisit d’entrer de plain-pied dans le métier et s’engage comme assistant dans l’atelier d’Alphonse Moutte, qui est à ce moment là occupé à la réalisation de la commande d’une grande décoration. Il complète cet apprentissage « sur le tas » par l’observation libre dans les musées Lombard nourrit donc, presque instinctivement alors qu’il est un tout jeune-homme, un fort sentiment de révolte à l’égard de l’académisme qui paralyse la vie artistique provinciale. De cet écoeurement va surgir une volonté de changer les choses, d’agir pour que la Provence rayonne enfin sur un plan artistique. L’étincelle est notamment provoquée par un événement d’envergure internationale qui a pour une fois lieu à Marseille. En 1906, l’exposition coloniale joue le rôle d’un formidable catalyseur, créant rencontres et émulation entre artistes de différents domaines. Lombard y fait notamment la rencontre du poète Emile Sicard, alors directeur de la revue Le feu, fondée l’année précédente et qui a pour objectif de promouvoir les manifestations artistiques et culturelles qui se déroulent sur le sol provençal. Il se découvre également des préoccupations communes avec les jeunes exposants de la section d’art provençal qui sont Louis Audibert, Charles Camoin, Auguste Chabaud,René Seyssaud et Louis-Mathieu Verdilhan, plus particulièrement autour de la recherche colorée et du traitement de la matière picturale. Lombard, enfin, ne chemine plus seul. Il peut se raccrocher au soutien d’autres provençaux qui, comme lui, refusent l’immobilisme et déplorent le manque de structures artistiques. C’est la « Renaissance provençale » qu’il évoquera dans les souvenirs de jeunesse rassemblés à la fin de sa vie. L’été, Lombard retrouve Audibert à Allauch pour des séances de travail en plein air. Il participe également avec Verdilhan aux réunions du Groupe du Poteau. Il fait encore la connaissance du poète Joachim Gasquet et de son épouse Marie qui le reçoivent dans leur domaine de Fontlaure à Eguilles, parmi les peintures de Paul Cézanne. A la fin de l’année 1906 se forme la Société du Salon de Provence, une structure est créée dans le but de proposer à Marseille des expositions internationales annuelles de peinture, sculpture et arts décoratifs. On souhaite en quelque sorte importer dans la cité phocéenne le Salon d’Automne qui lui manque. Parmi les artistes qui participent à ce Salon, d’illustres noms tels Carrière, Rodin, Henri Martin ou Cézanne entrainent dans leur sillage des peintres locaux admiratifs : Astruc, Audibert, Barret, Cabasson, Carrera, Casile, Cauvet, Chabaud, Giraud, Germain, Ravaisou, André Verdilhan… Les réactions sont diverses devant cette « révolution », allant de l’enthousiasme à l’incompréhension. Cependant, malgré ce dynamisme d’intention, l’exposition organisée en 1907 ne sera pas suivie d’autres manifestations dans ce cadre. Cette formule sera toutefois reprise et enrichie quelques années plus tard sous l’impulsion du même groupe de jeunes artistes. En 1912 et 1913, les « Salons de Mai » ont lieu dans leurs ateliers du quai de Rive Neuve. La présentation d’œuvres plastiques s’accompagne de concerts, de récitals, de causeries… Un catalogue reproduisant les œuvres présentées est édité à cette occasion, ainsi qu’un numéro spécial de la revue Le feu, illustré par Pierre Girieud et Alfred Lombard. Mais les collectionneurs ne suivent pas et quoi qu’il en soit, la guerre qui commence met un frein à la poursuite de ces entreprises, laissant pour longtemps encore la région en marge des manifestations artistiques d’envergure. Parallèlement à son engagement local, Lombard participe aux Salons parisiens dans lesquels il s’illustre, à partir de la première décennie du XXème siècle, comme l’un des plus talentueux représentants de la jeune génération d’artistes issus du courant fauve. Il présente son travail dans les plus prestigieuses galeries de la capitale et deux expositions personnelles lui sont consacrées : chez Rosenberg en 1914 et chez Druet en 1925. Pourtant, son exigence professionnelle va rapidement le conduire à s’éloigner des circuits commerciaux du monde de l’art, qu’il réprouve. C’est en marge de toute carrière officielle, ses ressources personnelles le mettant à l’abri du besoin financier, qu’il continue ses recherches, théoriques et pratiques, toujours proche de son ami Pierre Girieud. Dans la décennie 1920, Alfred Lombard s’intéresse davantage aux natures mortes et aux nus dans un style très différent de celui qui auparavant le caractérisait : un décor épuré, des couleurs plus douces, une liberté de plus en plus grande dans les procédés de recherche stylistique. Dans les années 1930, l’artiste délaisse son chevalet pour se consacrer à l’art décoratif. Sa collaboration avec l’architecte Pierre Patout, qu’il rencontre à cette époque, lui permet de s’exprimer sur différents chantiers d’envergure : la décoration de la chapelle du paquebot « Atlantique », en 1931, ou celle du « Normandie » en 1934. A travers cette démarche, qu’il théorise longuement, Lombard cherche à adapter au support mural la représentation picturale moderne. Ses recherches se poursuivent jusqu’à la fin de sa vie, intégrant de nouvelles préoccupations stylistiques autour de l’abstraction, dans un questionnement incessant entre l’œuvre et son créateur. L’artiste s’éteint à Toulon en 1973. C’est seulement après la mort de Lombard que la diversité de son travail a été révélée, que son implication dans la vie artistique provençale d’avant la Première Guerre a pu être rappelée, ainsi que l’étonnante évolution de sa production. Nous devons notamment cette découverte posthume à l’enthousiasme de sa fille, Claude Féral, qui parvint à obtenir du musée Cantini les faveurs d’un accrochage particulier à la fin des années 1980. Le musée de l’Annonciade avait déjà mis en lumière une partie de l’œuvre de l’artiste dans son exposition consacrée au « Fauvisme des Provençaux » au début de la même décennie et ce dernier a, depuis lors, persévéré dans la valorisation constante d’œuvres emblématiques de l’artiste qui ont intégré ses collections, telles que Le Bar N. Authenticité:Original Type:Dessin Matériau:Mine de plomb
Réf  :   #288019

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